POLINE

Les inégalités dans un contexte de crise économique mondiale

Appel à communications / Call for papers

Les inégalités dans un contexte de crise économique mondiale : perceptions, cadrage et politisation / Inequalities in a context of global recession : perceptions, framing and politicization

Le réseau POLINE (The Politics of Inequalities) et l’Idri (Institut du développement durable et des relations internationales) organisent un symposium international les 26-28 mai 2011, à Paris.

Date limite de soumission des propositions ( 200 à 300 mots) : 31 janvier 2011

Envoyer à : poline@sciences-po.fr

Comité de sélection / Selection committe :

Louis Chauvel Observatoire sociologique du changement

Marie Duru-Bellat Observatoire sociologique du changement

Michèle Lamont Harvard University

Nonna Mayer Centre d’études européennes

Laurence Tubiana IDDRI

Texte de l’appel :

Il existe une abondante littérature sur la mesure des inégalités de revenus dans le monde, tant entre les pays du Nord et du Sud, qu’au sein de chaque bloc. Les chiffres sont brutaux. Un rapport récent de l’Association américaine de science politique pointait qu’en 2000, les 1% les plus riches de la planète gagnaient 415 fois ce que gagnaient les 1% les plus pauvres, écart en nette hausse par rapport à 1980 ou ils ne gagnaient « « que » 216 fois plus (APSA task force, The Persistent Problem. Inequality, Difference, and the Challenge of Development, 2008). Tandis que le rapport de l’OCDE sur « Croissance et inégalités » (2008) montrait que le fossé entre les riches et les pauvres s’est creusé dans trois pays de l’OCDE sur quatre ces deux dernières décennies. Les écarts se creusent aussi entre les pays en développement. Comme le rappelait récemment le directeur général de l’OMC, « il y a dix ans, il était encore politiquement correct, et à peu près exact, de parler de relations Nord Sud. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Il y a dans le monde d’aujourd’hui plusieurs Nord et plusieurs Sud. La Chine n’est pas le Sénégal, l’Inde n’est pas le Laos, le Brésil n’est pas le Lesotho » (Pascal Lamy, Semaines sociales de France 2006, Comment sortir de l’injustice dans les rapports nord-sud ? »). Et la crise mondiale qui a débuté en 2008 est en train d’accroître ces disparités.

Si la mesure des inégalités socioéconomiques est un préalable indispensable, elle ne suffit pas toutefois pour évaluer leur impact sur le lien social et politique à l’intérieur d’un pays, et sur les relations et tensions entre pays. Il manque leur dimension subjective. Il faudrait explorer la manière dont les inégalités sont perçues, hiérarchisées, politisées, si elles génèrent ou non un sentiment d’injustice, si elles incitent à la révolte ou à l’apathie. Et dans ce domaine, les recherches sont beaucoup moins développées. Ce colloque se propose de centrer l’étude des inégalités, tant nationales que mondiales, sur leur perception et leur lecture politique, dans des contextes économiquement et politiquement divers, à partir aussi bien d’études de cas au Nord ou au Sud, que sur des problématiques transversales croisant inégalités socio économiques et genre, religion, classe, clivages ethniques et raciaux, etc., dans une perspective comparative. Une importance particulière sera attachée aux problèmes méthodologiques (choix des cas, type d’enquête, indicateurs, mesures, etc.).

A vast literature exists on the measure of global inequalities, between northern and southern countries as well as within each bloc. The figures are brutal. A recent report by the American Political Science Association outlined the fact that in 2000, the richest 1% of the world population earned 415 times what the poorest 1% got, a sharp rise compared to 1980 when it was “only” 216 times (APSA task force, The Persistent Problem–Inequality, Difference, and the Challenge of Development, 2008). While the OECD report on “Growth and Inequalities” (2008) showed that in 3 out of 4 OECD countries, the gap between rich and poor has been widening in the last twenty years. As was recently reminding us the Secretary General of the World Trade Organization “ten years ago it still was politically correct, and roughly accurate, to speak of North South relations. This no more holds true today. There are in the world of today several Norths and several Souths. China is not Senegal, India is not Laos, Brazil is not Lesotho.» (Pascal Lamy, Semaines sociales de France 2006, Comment sortir de l’injustice dans les rapports nord-sud ? »). And the global recession that started in 2008 is increasing the inequalities.

If the measure of socioeconomic inequalities is a necessary first step, however it’s not enough to evaluate their impact on the social and political bonds within a country, and on the relations and tensions between countries. The subjective dimension is lacking. One should explore the way inequalities are perceived, ranked, politicized, whether they foster or not a feeling of injustice, whether they lead to revolt or apathy. This sector of research is far less developed.

This symposium proposes to focus on the perception and political framing of inequalities, either national or global, in economically and politically contrasted contexts, on the base of case studies of northern or southern countries, or of transversal questions articulating socioeconomic inequalities with gender, religion, class, ethnic and racial cleavages, etc. , in a comparative perspective. A special importance will be given to methodological problems (selection of cases, survey design, indicators, measures etc.)

 
 
 
 

Laisser un commentaire