Séminaires OSC

Configurations familiales pendant l’enfance et compétences à l’âge adulte

Séminaire scientifique de l’OSC vendredi 4 juillet 2014 9h30-11h salle Annick Percheron 98 rue de l’Université Paris 7e

Nicolas Jonas, doctorant à l’OSC, attaché statisticien principal à l’INSEE

Configurations familiales pendant l’enfance et compétences à l’âge adulte

A partir, surtout, des enquêtes de mesure des compétences des élèves et des jeunes adultes, la sociologie de la famille aux Etats-Unis a très tôt investi le champ de recherche de l’influence des origines familiales sur les compétences individuelles. Les thèmes de recherches portent d’abord sur des questions d’immigration (Alwin 1991), d’inégalités sociales (Moore & Snyder 1991, Kalmijn 1991) et de pauvreté (McLanahan 1985). L’enjeu principal consiste à expliquer pourquoi certaines familles ont une efficacité éducative et intégratrice plus élevée que d’autres (Sampson, Marenoff & Earls 1999).
James Coleman, en travaillant sur la performance scolaire des jeunes d’origine asiatique aux Etats-Unis, propose de distinguer trois sortes de ressources familiales susceptibles de jouer un rôle dans la plus ou moins grande acquisition de compétences : le capital économique, le capital culturel et le capital familial. Si les lecteurs français sont familiarisés avec les deux premiers types de capitaux, ils le sont moins avec le troisième. Le capital familial pourrait se définir comme l’ensemble des ressources humaines de la famille. Autrement dit, le nombre de frères et sœurs, la situation familiale des parents (parent seul, couple stable, famille recomposée, etc.), la présence de grands-parents, le temps disponible des parents (couple bi actif ou non)… Le capital familial exprime donc l’ensemble des caractéristiques des membres de la famille d’origine et l’ensemble des éléments qui permettent de qualifier les liens qui les unissent.
A partir des données de l’enquête Information et Vie Quotidienne (IVQ, Insee) de 2011, les relations entre ces différents éléments de la vie de famille pendant l’enfance, d’une part, et les performances des adultes aux tests de mesure de compétence en littératie et en numératie, d’autre part, seront discutées. Cette approche configurationnelle, en partie héritée de l’approche structurelle de la parenté, permettra donc d’insister sur les facteurs sociaux objectifs influençant les transmissions familiales. La finalité de ce travail sur l’importance de la famille dans l’acquisition et la transmission des compétences est de revenir sur certains facteurs déterminant les trajectoires de mobilité sociale et, plus globalement, à travers l’analyse des compétences, sur le poids de la famille dans cette mobilité.

 

 
 
 
 

Laisser un commentaire