La médiation numérique, avenir de la société de l’information ?

Cette notion nous est familière dans le monde des bibliothèques, grâce aux interventions de Silvère Mercier, le bloggeur « bibliobsédé », notamment sa conférence de clôture à la journée professionnelle de la Bibliothèque de Sciences po.

Mais je l’ai retrouvée dans un autre contexte, en participant à l’atelier « mobilité » de la journée « Promesses pour Questions numériques 2013« , organisé par la FING à l’Ecole Boule le 24 octobre dernier. Lors de cette journée, très riche en expériences et en échanges – dans l’atelier se retrouvaient chercheurs R&D de grandes entreprises (Thalès, RATP, Renault, Bell, Alcatel), professionnels de l’information et étudiants – nous devions évaluer la promesse d’une mobilité « plus libre, plus diverse, plus libre et plus durable », mais aussi proposer à l’issue d’une controverse (les fans et les déçus de la mobilité actuelle) des solutions pour l’avenir basés sur des outils et services mobiles. Contrairement au groupe ‘futuriste’ qui proposait des solutions pour un jeune cadre divorcé, mon groupe a dû réfléchir sur un scénario pour une personne âgée peu connectée. Le vieillissement de notre société devient incontournable et il est important de prendre en compte cette cible …

L’essentiel de la solution proposée pour ‘désenclaver’ Germaine de son isolement spatial et technologique réside dans le recours à un(e) médiat(eur)rice, qui devrait l’initier peu à peu à l’usage des outils et services numériques.
Dans ce scénario, on n’abandonne pas la personne « peu connectée » aux seuls outils numériques, le contact avec le médiateur doit être régulier, que ce soit en présentiel (centre de mobilité ou visites) ou par téléphone. Notre choix a étonné un participant de l’autre groupe qui s’attendait à nous voir barder la mamie d’appareils automatiques et de robots domestiques …;-)

Cette nouvelle promesse « garantie l’adaptation des ressources au gens et non l’inverse. Les moyens individualisés pour accéder aux bénéfices de la mobilité s’appuient sur des réseaux sociaux existants et des potentiels collaboratifs ».

Cette conception rappelle la définition avancée par Philippe Cazeneuve aux « Assises de la médiation numérique », « La médiation numérique consiste à accompagner des publics variés vers l’autonomie, dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques ».

La précaution de Philippe Cazeneuve de distinguer la médiation numérique dans les territoires de celle défendue dans les bibliothèques n’a pas empêché Sylvère Mercier de remettre en question cette définition en privilégiant la notion de ‘réappropriation’ par rapport à celle d’autonomie. Dans un post du 29/09/2011, il propose sa propre définition : « La médiation numérique est une démarche visant à mettre en oeuvre des dispositifs techniques, éditoriaux ou interactifs favorisant l’appropriation, la dissémination et l’accès organisé ou fortuit à tout contenu proposé à des fins de formation, d’information et de diffusion des savoirs. »
Personnellement, je ne vois de grosses différences entre ces deux conception, l’appropriation de contenus étant un moyen de se repérer et d’explorer de façon autonome l’écosystème informatif et cognitif où nous évoluons dans l’interdépendance.

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