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La face concrète de l’innovation numérique : les « Fab Labs »

Depuis quelques semaines, les « Fab Labs » sont à l’honneur : le 20 mars 2012, la Fing y a consacré un de ses « Carrefour du possible » ; le projet « Fab Lab Squared » a été retenu dans le cadre de l’appel à projets « Prototypes Technologiques », lancé par la région Ile de France et Cap Digital et le Centre Pompidou a prévu une conférence à l’RI (Institut de Recherche et d’innovation) le 20 juin dans la cadre de « Futur en Seine » (14-24 juin 2012), mais les Fab Labs se retrouvent aussi dans l’exposition « Multiversités créatives » qui aborde le côté créatif de l’innovation (du 3 mai au 6 août 2012).

Mais, qu’est-ce donc qu’un Fab Lab ? Le « Fab Lab » – abréviation de « Fabrication Laboratory » – est une plate-forme ouverte de création et de prototypage d’objets physiques, « intelligents » ou non. Il s’adresse aux entrepreneurs (ou aux bricoleurs) qui veulent passer plus vite du concept au prototype… (FING)
Initié en 2004 par le MIT, le réseau des Fab labs ne cesse de se développer. Dans ces ateliers postmodernes, différentes machines (découpes laser, fraiseuses, imprimantes 3D) sont contrôlées par des logiciels de conception et de fabrication assistés par ordinateurs et permettent de fabriquer rapidement des prototypes …

On trouve des Fab labs, aussi bien dans les centres de recherche du Nord que dans les pays du Sud où l’innovation comble le retard industriel. C’est le cas, notamment du « LED Project » de « Fairtrade Electronic », une ONG qui a coordonne la fabrication de diodes électroluminescentes (LED) « open source » dans une processus de commerce équitable, qui s’appuie sur des pratiques et des philosophies de production émergentes dites “industrie de proximité” dans des pays comme la Mauritanie.

Des Fab Labs, ouverts à tous, se sont aussi créés dans des centres de recherches ou des universités, comme le « Fac Lab » de Gennevilliers au sein de l’Université de Cergy-Pontoise. « Le FacLab est une communauté de personnes d’horizons très divers : designers, artistes, ingénieurs, artisans, étudiants, chercheurs, enseignants, citoyens, enfants, … réunis par l’envie de matérialiser une idée. »
C’est aussi un lieu d’innovation pédagogique, qui décloisonne les filières traditionnelles et propose des formations axées sur la fabrication numérique.

A l’autre bout de la « société de la connaissance », « La Paillasse« , laboratoire de passionnés en biologie (étudiants, chercheurs et amateurs), est un espace « DIY Bio-Hackerspace », qui s’essaie à de nouvelles approches, ouvertes et contradictoires de la biologie, comme le « DNA barcoding », dont « le but sera d’utiliser les techniques de base de Biologie Moléculaire pour identifier les micro-organismes, les espèces végétales et les animaux qui nous entourent. On tentera même de la detection d’OGM !  »

Ces pratiques de « science citoyenne » comme la fabrication numérique, redessinent les frontières de la propriété intellectuelle, de l’économie participative, de la relocalisation des savoir-faire et des outils de production.

De nouveaux modèles économiques s’esquissent à la croisée des compétences, du savoir, de la matière et de l’immatériel.

La valeur ajoutée des Bibliothèques pour la recherche

L’ABDU (Association des Directeurs et personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation) vient de faire traduire un rapport « The value of libraries for research and researchers » publié en mars 2011 par le Research Information Network (RIN) et Research Libraries United Kingdom (RLUK) du Royaume-Uni. « Valeur des bibliothèques pour la recherche et les chercheurs » présente les conclusions d’une étude, reposant sur l’analyse des données statistiques de 67 établissements d’enseignement supérieur du Royaume Uni ainsi que sur une analyse qualitative menée auprès de bibliothécaires et de chercheurs de neuf institutions d’enseignement supérieur britanniques, basée sur des entretiens et des « focus groups ». Il s’agissait de déterminer s’il existe une corrélation entre l’activité de la bibliothèque et les performances en matière de recherche de l’établissement.

Avec la numérisation des ressources, les chercheurs ne se déplacent plus pour fréquenter la Bibliothèque et ne considèrent celle-ci que comme comme un intermédiaire pour accéder aux documents. Comment re-fidéliser ces usagers spéciaux que sont les chercheurs et quels services leur proposer ?

L’étude recense 11 attitudes et bonnes pratiques recommandées pour adapter les services des bibliothèques aux besoins des chercheurs. Outre les compétences en information et organisation et une bonne maîtrise des sujets, il faut : des professionnels de l’information « proactifs », une forte culture de service, une bibliothèque ouverte sur son environnement, des ressources documentaires solides, un catalogue accessible au public, des espaces flexibles, un dépôt institutionnel, une position neutre dans l’institution et enfin arriver à faire percevoir la bibliothèque comme le « lieu » du savoir.

Ces attitudes conduiraient à une bonne connaissance de l’environnement extérieur en resserrant les liens entre chercheurs et bibliothécaires. Avec des services axés sur la recherche, la bibliothèque jouerait un rôle plus important dans l’institution. Cela améliorerait les pratiques documentaires des chercheurs dans un meilleur environnement de recherche.

En augmentant la visibilité et la réputation de la bibliothèque, ces aspects rejailliraient sur l’établissement universitaire. Ces bonnes conditions favoriseraient les financements et les bourses de recherche tout en accroissant le potentiel et la qualité de la recherche. Qui permettront, à leur tour, un meilleur recrutement et maintien de chercheurs qualifiés.

Les nouvelles tendances de l’organisation des connaissances : thème du colloque de l’ISKO

« Stabilité et dynamisme dans l’organisation des connaissances », c’est le thème du 8e Colloque de l’International Society for Knowledge Organization (ISKO) qui se tiendra les 27-28 à l’Université Charles-de-Gaulle Lille 3.
Le débat portera autant sur l’évolution des langages contrôlés à l’ère du ‘web sémantique’ et sur les mutations dans les pratiques professionnelles (pratiques collaboratives, transformation des formes documentaires, dématérialisation, nouvelles formes éditoriales et nouveaux modes de représentation et de circulation de l’information et des connaissances) que des nouvelles pratiques des usagers et des usages de nouveau outils de classification et de catégorisation (folksonomies).

Savoirs et bibliothèques

Dans son dossier consacré à la « Valorisation et production des savoirs en bibliothèque », Le BBF (vol.56:N°1, 2011) pose la question de la relation des bibliothèques au savoir. Ces dernières ne se limitent plus aujourd’hui à leur rôle d’accumulation (et de classement) des connaissances, mais comme l’évoque Yves Desrichard dans son édito « Va savoir », on pourrait « transformer nos collections en gisements et nos métiers en extractions (de savoirs) ». Face à l’effondrement de l’Education nationale, la bibliothèque pourrait récupérer ces publics (écoliers, collégiens, lycéens, étudiants), « pour les amener, à sa manière au savoir. »
C’est toujours ce souci de transmission de savoir qui habite la notion de « médiation numérique » explicitée dans « La pyramide d’un projet de médiation numérique », Bibliobsession, 8/04/11. Car la médiation numérique (coeur de métier du « bib/doc ») comme l’expliquait Sylvae, toujours dans Bibliobssession, il y a plus d’un an, n’est ni de la communication, ni du marketing public , mais « Tout dispositif technique, éditorial ou interactif mis en œuvre par des professionnels de l’information-documentation favorisant l’appropriation, la dissémination et l’accès organisé ou fortuit à tout contenu proposé par une bibliothèque à des fins de formation, d’information et de diffusion des savoirs ».

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