Orbes sur le pont Alexandre III à Paris

26 novembre 2010 par dcolas

Adrien Fauve m’a signalé un globe sur des images de la visite d’Emile Loubet à Petersbourg en 1902,  et je profite d’une lumière assez claire pour aller faire des photos du pont Alexandre III, dont la première pierre fut posée, en 1896, par Nicolas II et la tsarine et dont le nom, celui du père du souverain régnant, est un hommage à la Russie. C’est en 1891 qu’avait été signé l’accord d’alliance, militaire, entre la République et l’autocratie. Le pont fut construit dans la perspective de l’exposition universelle de 1900. Nombreuse sculptures allégoriques. Figures féminines. Enfant accompagnant des lions. Triton sur des dauphins.  Candélabres ramifiés. Dorures.
On y voit une orbe crucifère dorée dans la main d’une femme au pied de la colonne amont de la rive gauche.

Pont Alexandre III, Orbe crucifère dans la main droite gauche d'une femme, pilier rive droite amont (cliché D. Colas)

C ette femme est assisse sur un siège formé de lions

Pont Alexandre III, Orbe crucifère dans la main gauche d'une femme assisse ((cliché D. Colas)

Cette sculpture et les symboles qu’elle porte n’ont en fait rien de russe : il s’agit de la France au Moyen Age.

Pont Alexandre III, Femme assisse portant un glaive et une orbe crucifère, allégorie de la France médiévale (cliché D. Colas)

Le programme architectural du pont a conduit à placer aux pieds des quatre pilliers des figures de la France à différentes époques, mais toujours glorieuses, pilliers qui sont surmontés de Renomées, des femmes munies de trompette, et avec des allégories, célébrant les arts, l’industrie, l’agriculture, le combat.

Pont Alexandre III, pilier rive droite amont au sommet la Renommée du combat et au pied la France médiévale portant une orbe crucifère (cliché D. Colas)

Et dans ce vaste programme apparaissent d’autres globes. Ainsi dans la France de la Renaissance voit on un globe céleste, référence aux grandes découvertes (C’est une sphère céleste car on on voit la ceinture des signes du zodiaque)

Pont Alexandre III, Sphère célester à droite et au pied de la France à la Renaissance, pilier rive gauche amont (cliché D. Colas)

Et la France de Louis XIV apparait tenant un spectre une sphère surmontée de  Niké,  la victoire.

Pont Alexandre III, La France de Louis XIV avec Niké dans la main gauche, pilier aval rive gauche (cliché D. Colas)

Ainsi même s’il est nommé d’après le père de Nicolas II le pont Alexandre III est essentiellement un hommage à la grandeur de la France. Sur la rambarde amont deux figures allégoriques, la Seine et la Neva. Et cela semble tout.

Mais changeons d’échelle. Regardons non plus les quatre puissants pylônes et leurs allégories mais les candélabres de fonte et de cristal en nombre sur les rambardes du pont pour l’éclairer.

Pont Alexandre III, l'un des candélabres (cliché D. Colas)

Les pieds de tous ces candélabres sont ornés de petite figuers allégoriques ou de symboles qui se voient à plusieurs reprises mais sont très discrets par leur taille et leur identité de couleur et de matériau avec le reste du candélabre  : mononogramme de la République Française, Coq gaulois cocoricant.

Pont Alexander III, le monogramme de la République (cliché D. Colas)

Pont Alexandre III, coq gaulois sur le pied des candélabres (cliché D. Colas)

On trouve ici les armes de  la ville de Paris : le bateau (où l’on remarque que le sommet d’un mot est orné d’un rempart de murailles un motif très classique dans les images de Paris à ce moment)

Pont Alexandre III, les armes de Paris (cliché D. Colas)

Mais ces symboles français, républicains et parisiens sont accompagnés d’une série montrant les armes d’empire tsariste : aigle bicéphale, couronnes, médaillon central avec Saint Georges, sceptre dans la serre droite et orbe crucifère dans la gauche.

La République signe son alliance avec l’empire par la reprise de son symbole, sans ostentation mais nettement, même si cette marque est à peine vu par le passant pressé d’échapper comme c’était le cas aujourd’hui au froid et à un peu de neige qui tombait donnant au pont Alexandre III un décor russe.

Pont Alexandre III, pied de candélabre : les armes de l'empire tsariste (cliché D. Colas)

Pont Alexandre III, l’orbe crucifère dans la serre gauche de l’aigle bicéphale (cliché D. Colas)
 
 
 

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