Une deuxième Chaire d’excellence attribuée au Département d’économie

Le projet de recherche INTPORT, Partage des risques et choix de portefeuilles internationaux ? porté par Nicolas Coeurdacier, professeur au département d’économie, a été retenu par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) au titre du programme « Chaires d’excellence ».

Ce projet est né d’un constat simple : ces vingt dernières années ont été caractérisées par une forte intégration financière des économies et une augmentation des flux de capitaux internationaux. Ce phénomène de globalisation financière est une transformation majeure de nos sociétés. Pourtant les choix d’investissement internationaux sont absents de la plupart des modèles macroéconomiques. Intégrer des choix de portefeuilles internationaux dans les modèles macroéconomiques est devenu une question cruciale.

Cela est particulièrement vrai au regard de l’actualité : les liens financiers internationaux entre pays ont joué un rôle majeur dans la propagation de la crise et nous pouvons déjà anticiper des mouvements de capitaux importants pour rééquilibrer certains déséquilibres internationaux (déficit courant des Etats-Unis, surplus des pays d’Asie…).
Le projet permet de revisiter des questions essentielles en macroéconomie internationale telles que la dynamique des comptes courants, les transferts de richesses entre pays dus aux fluctuations du taux de change et des prix des actifs financiers, la transmission internationale des chocs, les effets internationaux des choix de politique monétaire et budgétaire, les origines des biais domestiques dans les portefeuilles.
Le projet consiste dans un premier temps à développer les outils numériques et à proposer de nouvelles méthodes de résolution des portefeuilles qui devraient permettre de résoudre pour les portefeuilles internationaux dans de nouveaux contextes (en présence de marchés financiers incomplets, de larges primes de risques ou de chocs importants). Les nouvelles classes d’actifs internationaux seront notamment incorporées aux modèles existants. En effet, la littérature a concentré son attention sur des modèles avec des échanges d’actions, excluant les autres titres financiers échangés sur les marchés internationaux. Or, les échanges de titres de dette sont au moins aussi importants et la crise a en particulier montré l’importance des créances bancaires internationales dans sa propagation.
Le projet permettra de tester empiriquement les prédictions théoriques concernant les positions externes sur les différents marchés d’actifs.
Les recherches permettront aussi dépasser le cadre de l’agent « représentatif » et analyser comment des agents d’une même économie peuvent être affectés différemment par les fluctuations des prix des actifs financiers et du taux de change. A terme, ces travaux ont pour but de fournir aux instituts de politiques économiques les outils nécessaires pour éclairer les décisions de politiques fiscales et monétaires dans un monde où les marchés financiers sont interdépendants.

Nicolas Coeurdacier, spécialiste de la macroéconomie et de la finance internationale est  « Associate Professor » au département d’économie de Sciences Po. Voir ses publications.

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