Le lourd héritage colonial en Afrique de l’Ouest

Et si le modèle colonial français expliquait l’actuel retard des pays francophones d’Afrique de l’Ouest ?

C’est à cette question que s’est intéressée Élise Huillery, enseignante et chercheuse au département d’économie. Selon elle, l’origine des inégalités de développement observées au sein même de l’ancien “pré-carré” français en Afrique résiderait, pour une large part, dans les logiques de l’investissement public colonial.
De fait, depuis leur indépendance certains pays francophones de l’Afrique de l’Ouest ont des performances bien plus faibles que d’autres : en 2009, le taux d’alphabétisation au Niger était de 29 % contre 61 % au Togo. Même constat dans le secteur de la santé ou dans le développement des infrastructures. Comprendre les raisons de cette « tragédie africaine » est essentiel pour y remédier et certaines études comparatives apportent d’ores et déjà quelques éléments de réponse. Mais la distinction entre colonisation anglaise et française ou la différence entre colonisation de peuplement et colonisation d’exploitation des richesses locales ne rendent pas pleinement compte des raisons de ces disparités.
Élise Huillery avance de nouvelles explications dans un travail publié en 2009 dans la revue The American Economic Journal – Applied Economics. Celui-ci porte sur l’impact à long terme des investissements publics coloniaux français en Afrique de l’Ouest.

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Elise Huillery joined the Department of Economics at Sciences Po in 2009. She holds a PhD in Economics from the Paris School of Economics, a MA in Management from HEC and a MA in Philosophy from the University of Paris-Sorbonne. Her research is mainly focused on applied microeconomics and development economics. She has done research on colonial history, inequality and development in West Africa. She joined J-PAL in 2008 and is currently conducting field experiments in health, education and micro-entrepreuneurship in Niger, Morocco, Cameroun, Congo and France.  See her publications.

 

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