Romain Bertrand publie « L’Histoire à parts égales »

L’Histoire à parts égales, Récits d’une rencontre, Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle)
Romain Bertrand, CERI, Seuil

S’il n’a jamais été autant question d’«histoire-monde », c’est souvent la même histoire du monde qui s’écrit : celle de l’Europe et de son « expansion » en Afrique, en Asie et aux Amériques. Pour Romain Bertrand, il n’est d’autre remède à cet européocentrisme obstiné qu’une histoire à parts égales, tramée avec des sources qui ne soient pas seulement celles des Européens. C’est ce qu’il propose dans ce texte, en offrant le récit détaillé des premiers contacts entre Hollandais, Malais et Javanais au tournant du XVIIe siècle. Il montre que l’Europe ne détenait alors aucun avantage sur les sociétés du monde insulindien, que ce soit en matière de compétences nautiques et cartographiques, de grand négoce ou de technologies militaires. En savoir plus.

Prix
Pour cet ouvrage Romain Bertrand a reçu  le Grand Prix des Rendez-Vous de l’histoire 2012 et  le Prix du livre des Mémoires de la Mer 2013 décerné par le Centre International de la Mer.  Le Prix Mémoires de la Mer récompense un ouvrage explorant avec talent et originalité « les mondes de la mer ». Quel que soit le genre du livre, il doit ainsi présenter une ouverture originale sur la diversité des pratiques humaines liées à la mer et une mise en perspective historique des données.

Parmi les nombreuses recensions dans la presse :
Dans Le Monde des Livres du 29 septembre 2011, Patrick Boucheron, historien, débute sa critique de la façon suivante: « On ne se méfie jamais assez de son propre talent. Les dix premières pages du livre de Romain Bertrand sont si éblouissantes que certains risquent de s’en contenter. Car en peu de mots tout est dit : les ruses de l’européocentrisme qui nous font prendre pour radicalement autres les sociétés lointaines ; l’insuffisance d’une histoire du monde se réduisant à envisager l’Europe projetée au loin ou vue de loin ; le fait que cette « histoire globale » qu’on enseigne aujourd’hui est parfois aussi locale qu’un gentlemen’s club aux portes closes : elles s’entrouvrent lorsqu’il s’agit de s’enivrer d’enluminures persanes ou d’épices indiennes, mais se referment « dès qu’il est question de choses sérieuses »

Romain Bertrand est directeur de recherche au CERI. Spécialiste de l’Indonésie moderne et contemporaine, il a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du Sud-Est. Voir ses précédentes publications.

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