Des toxiques invisibles – Sociologie d’une affaire sanitaire oubliée

Des toxiques invisibles – Sociologie d’une affaire sanitaire oubliée
Jean-Noël Jouzel, éditions EHESS
Pourquoi connaissons-nous si mal les effets de l’environnement sur la santé ? À partir du cas d’une famille de solvants toxique Jean-Noël Jouzel met en lumière les dynamiques de construction sociale de l’ignorance, aux États-Unis et en France.

Consommateurs ou travailleurs, nous sommes quotidiennement exposés à de nombreuses molécules de synthèse, aux effets parfois dangereux. Pourtant, l’émergence de pathologies afférentes à ces substances, fausses couches ou cancers par exemple, reste controversée.
À partir du cas, aux États-Unis et en France, d’une famille de solvants toxiques, les éthers de glycol, Jean-Noël Jouzel décrit la mobilisation des avocats, syndicats, associations de consommateurs et autres collectifs engagés dans la reconnaissance de la nocivité de ces substances. En comparant les carrières contrastées de cette cause de part et d’autre de l’Atlantique, il met en évidence les contraintes politiques, économiques et légales qui pèsent sur les formes d’enquêtes étiologiques que déploient ces acteurs. Ainsi, ces mouvements sociaux contribuent à la fois à rendre visibles mais aussi à laisser dans l’ombre les effets pathogènes du monde qui nous entoure.
Par une approche comparée des enjeux en matière de santé environnementale, ce travail ethnographique construit une sociologie des problèmes publics  » à bas bruit  » et met en lumière les dynamiques de construction sociale de l’ignorance.

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Jean-Noël Jouzel est chargé de recherche CNRS au CSO. Il travaille sur les problèmes publics liés aux enjeux de santé environnementale. Ses travaux portent plus particulièrement sur les conflits sociaux relatifs à la reconnaissance des maladies professionnelles induites par les substances toxiques.