Virginie Tournay publie « Penser le changement institutionnel ».

Penser le changement institutionnel
par Virginie Tournay
PUF, janvier 2014

Les études en sciences sociales consacrées au changement institutionnel peuvent-elles se passer du vécu individuel et ordinaire de ce changement ? Ce livre propose d’intégrer l’expérience sensible du sujet comme point de passage obligé à l’analyse des formes et dynamiques institutionnelles.
L’institution n’est pas un objet invariable dans l’espace et dans le temps. Sa forme découle de ceux qui la font, des rapports entre les instituants, les institués, ceux qui la vivent, la commentent et la perçoivent. Elle équivaut ainsi à un complexe de relations ne pouvant, dès lors, être saisi dans sa totalité. Cela rend impossible tout accord sur ses contours, un peu à l’image de la célèbre sculpture d’Umberto Boccioni esquissant une silhouette en mouvement. Nous voilà plongés dans une logique toute bergsonienne qui envisage le changement comme un élément de durée et son expérience comme une invitation à penser le mouvement sans l’espace.
Cet ouvrage est un plaidoyer pour des études institutionnelles incluant la perception individuelle du changement institutionnel comme composante dans la reconstruction intellectuelle de la trajectoire de l’objet. Il entend alimenter les approches interprétatives des études institutionnelles en développant une analytique des formes sociales appuyée sur une anthropologie politique.

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Virginie Tournay est un exemple rare de pluridisciplinarité et une pionnière du mariage entre sciences sociales et sciences dites « dures ». Biologiste de formation initiale avec un DEA consacré à l’étude de la Cellule normale et pathologique, elle enchaîne avec un DEA en science politique, un doctorat et un post-doc à l’université de McGill. Chargée de recherche au CNRS depuis 2006, elle a rejoint le CEVIPOF en 2013.