Pratiques urbaines et ségrégation

8 novembre 2011
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Rivière, Clément (2011). « Pratiques urbaines et ségrégation», Working papers du Programme Villes & territoires, 2011‑07, Paris, Sciences Po

Au cours des deux dernières décennies, la recherche urbaine française a consacré une part significative de son attention à la différenciation socio-spatiale des espaces d’une part, aux contextes urbains les plus ségrégés de l’autre. Un intérêt croissant a été accordé à la prise en compte de la dimension stratégique du rapport à l’urbain, la quête d’ « entre-soi » s’étant même généralisée à l’ensemble des groupes sociaux selon certains auteurs. Cette accumulation de travaux reflète l’ « urbanisation » de la question sociale dans le débat politique français depuis le début des années 1980, dont témoigne la centralité dans le débat sociologique, mais aussi politique, de la discussion autour du concept de « ghetto » et de la pertinence de son importation depuis les Etats-Unis pour qualifier les quartiers populaires les plus ségrégés, mais aussi les espaces de résidence les plus sélectifs socialement.

Dans ce contexte scientifique, on se propose de poursuivre l’étude de la ségrégation et de l’approfondir en y intégrant les pratiques urbaines, qui semblent en constituer un point aveugle (1). Objet d’étude original inspiré par les travaux sur la ségrégation scolaire, l’encadrement parental des pratiques urbaines infantiles permet d’appréhender la manière dont les espaces publics sont investis en tant que cadre de socialisation par les parents (2). Mise en œuvre en contexte de mixité sociale et dans une perspective comparée Paris-Milan (3), notre approche empirique de cet encadrement parental dans une partie du 19ème arrondissement et dans le triangle « Monza-Padova » (4) permet entre autres de faire le constat que la ségrégation de genre dans les espaces publics n’attend pas le nombre des années (5).

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