PUBLICATION : « Dérogations et contextes scolaires locaux : comparaison Hauts-de-Seine Seine-Saint-Denis » Marco Oberti, Edmond Préteceille

21 juin 2013
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Éducation & formations n° 83 [juin 2013] 

Marco Oberti
Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po, Paris

Edmond Préteceille
Directeur de recherche émérite CNRS, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po, Paris

 

L’assouplissement de la carte scolaire était censé permettre aux familles, et tout particulièrement à celles des quartiers  populaires, de « choisir » leur collège et ainsi être moins contraintes par leur lieu de résidence. L’analyse des profils  des collèges et des flux de demandes de dérogations depuis 2007 dans deux départements contrastés de la proche  banlieue parisienne (Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis) apporte un éclairage sur les dynamiques à l’oeuvre. Le nombre de demandes augmente légèrement dans les deux cas, mais le taux de satisfaction baisse de façon significative,  et le critère social est résiduel parmi ces demandes. Celles-ci vont tendanciellement des collèges dits  populaires vers les collèges dits supérieurs, mais les flux varient selon les deux contextes : on assiste plutôt à une mobilité horizontale en Seine-Saint-Denis (demandes émanant de collèges populaires pour un autre collège populaire souvent situé dans la même commune), alors que dans les Hauts-de-Seine, cette mobilité est essentiellement  ascendante (demandes pour un collège d’un type supérieur à celui dont émanent les demandes). Cependant, des  logiques de hiérarchisation et de réputation s’élaborent à une échelle locale et ne reposent pas uniquement sur le
profil social de l’établissement.

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