Jeudi 8 avril

 

APRÈS-MIDI AVEC FREDERICK WISEMAN –

L’après-midi, nous avons eu la chance d’échanger avec le documentariste américain Frederick Wiseman, grande figure du cinéma contemporain, venu nous parler de son processus de travail notamment pour son film National Gallery, présenté en 2014 à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.

Dans un cadre intimiste (même sur Zoom !), nous avons pu lui poser des questions concernant ce film captivant qui construit le portrait hétérotopique d’un espace en pleine métamorphose, peuplé par une multiplicité de personnages humains et non humains, à travers les peintures, leurs auteurs et les histoires qu’elles évoquent, mais aussi les professionnels qui élaborent leurs pratiques autour d’elles. 

Frederick Wiseman ne donne pas de conseils figés et n’impose pas une manière exclusive de filmer. Au contraire, avec une parole très libre et en faisant preuve d’une très grande générosité, il nous parle de ses propres méthodologies de travail qui sont le fruit d’années d’expérimentation, et de l’importance pour lui de trouver dans chaque œuvre les dispositifs formels précis pour rendre sensibles et parlants des terrains d’enquête si différents. Que ce soit l’Opéra national de Paris, un hôpital pour aliénés criminels, une bibliothèque publique ou les différentes temporalités que nous parcourons au sein de la National Gallery, les films de Wiseman nous permettent à chaque fois de rentrer dans des espaces habitables où la distinction entre documentaire et fiction a tendance à se fondre pour laisser transparaître une dimension sensible et surtout politique de ces institutions, espaces qu’il fait émerger autrement sous nos yeux. 

Cette phrase nous dévoile sa propre perception a posteriori de son film National Gallery : « it’s a film on different ways of telling a story. »

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Anciens SPEAP : troisième entretien

Dans le cadre de la création d’un livre à paraître célébrant les dix ans de SPEAP où différents objets d’enquête seront mis en avant, nous accueillons l’artiste et chercheuse Sonia Levy qui nous raconte le trajet sensible qu’elle a traversé dans sa commande avec ses collègues, il y a 3 ans. En ayant travaillé presque un an sur la commande présentée par le Musée de la Chasse, elle partage avec nous certains de leurs processus d’enquête, et nous présente son objet choisi : la camera piège, outil de surveillance utilisé pour la chasse utilisant la technologie infrarouge.

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