APPEL A COMMUNICATION: Atelier doctoral, RT9

3 septembre 2014
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RT9 Sociologie de l’urbain et des territoires

Atelier doctoral 2014

La ville par ses acteurs

Terrain et théorie

Le Réseau Thématique « Sociologie de l’urbain et des territoires » (RT9) de l’Association Française de Sociologie constitue un espace d’échanges, de travail et de débats sur l’ensemble des questions qui mettent en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Il se propose de faire connaître les recherches conduites en France dans ce domaine et d’offrir une plate-forme de soutien aux doctorant-e-s dans la construction de leurs réseaux de recherche.

Dans cette optique, quatre ateliers ont été organisés depuis décembre 2010 par des doctorant-e-s du RT9. Ils ont permis à leurs participant-e-s de présenter leur travail et leurs questionnements à d’autres doctorant-e-s ainsi qu’à des chercheur-se-s confirmé-e-s. Cet atelier est ouvert à toutes et tous les doctorant-e-s intéressé-e-s par les variables spatiales et urbaines des études sociologiques, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse.

Argumentaire

L’acteur de la ville, au centre du projet urbain et du questionnement scientifique, pose de nombreuses questions relatives à son identité, ses marges d’action, ses interactions professionnelles, son intentionnalité. Quels que soient les courants théoriques et épistémologiques des recherches en sociologie urbaine et territoriale, la prise en compte de l’acteur mobilise l’ensemble des travaux sur l’urbain et le territoire.

 

En explorant le Hors-champ des études urbaines, l’édition 2013 de l’atelier du RT9 avait donné lieu à de riches échanges sur la construction toujours tâtonnante, voire chaotique, d’un travail de recherche. Dans son sillage, nous proposons aux doctorant-e-s de plonger à nouveau au cœur de la « boîte noire » de leur thèse, en présentant le processus de construction de l’acteur, objet de recherche hybride, et la façon de l’appréhender tant d’un point de vue théorique que méthodologique.

Longtemps « oubliée du territoire », la question de l’acteur a trouvé une nouvelle actualité depuis une trentaine d’années. D’un point de vue opérationnel, la mise à l’agenda des politiques publiques du développement soutenable, les nouvelles mobilités, la décentralisation, la participation citoyenne et les nouvelles formes de mobilisations collectives sont autant de mutations qui ont contribué à transformer la ville, notamment en décloisonnant les champs d’intervention de ses différents acteurs. Individuels ou collectifs, certains acteurs jouent un rôle de plus en plus transversal, et/ou agissent de manière interdépendante, que l’on pense aux élu-e-s, aux technicien-ne-s, aux habitant-e-s, aux associations, aux expert-e-s, ou aux chercheur-se-s. La « recherche-action » est à ce titre un bon exemple d’hybridation des rôles jusque-là attribués à des acteurs distincts. Nous invitons donc à réfléchir autant à l’apparition de nouveaux acteurs et de nouveaux systèmes d’acteurs qu’à la transformation à la complexification des rôles d’acteurs déjà existants.

D’un point de vue plus théorique, le « retour du Sujet » dans les sciences sociales a donné lieu à de nombreux travaux portant sur les comportements des individus et des groupes sociaux en ville. L’urbain et le territoire sont ainsi appréhendés comme des construits sociaux. Analyser la ville, les processus de gentrification, les projets de réhabilitation des friches industrielles etc., c’est observer les acteurs qui la font.

En retour, ces derniers sont façonnés par le contexte urbain dans lequel ils évoluent et par lequel ils orientent leur action. L’étude du discours des acteurs sur la ville est un moyen d’étudier la production de l’urbain, la fabrique de la ville, et de saisir le processus de co-construction d’une ville et de celles et ceux qui la pratiquent, certaines théories récentes, comme la théorie de l’acteur-réseau, allant même jusqu’à considérer les objets comme des acteurs du territoire. Au-delà du discours, ou à partir de sa déconstruction, ce sont aussi les logiques d’action sous-tendues, les raisonnements, les catégories de pensée, les cultures professionnelles, les savoirs, les ressources et les contraintes des acteurs que nous proposons d’interroger.

 

Cet appel à communication s’adresse aux doctorant-e-s qui ont fait de l’acteur l’objet de leur thèse.

 

Trois tables rondes sont envisagées, autour des thématiques suivantes, les trois thèmes étant ouverts quel que soit l’état d’avancement de la thèse.

1)     La construction d’un objet de recherche à partir de l’acteur.  Comment et pourquoi un acteur devient-il un objet de recherche pertinent ? Comment est-il construit en tant que tel ? A quel moment et en quels lieux un individu ou un groupe devient-il acteur ? Comment et pourquoi choisit-on d’étudier des acteurs individuels et/ou des acteurs collectifs ? Quels choix théoriques se présentent aux doctorant-e-s pour penser cet acteur dans la ville ? Comment est utilisée, notamment, la théorie interactionniste dans le travail sur l’acteur ?

2)     La construction d’une méthode d’enquête adaptée. Comment appréhender les acteurs sur leurs  terrains ? Comment les interroger ? Comment créer les conditions d’une interaction fructueuse entre les chercheur-se-s et ces différents acteurs ? Dans l’optique de préserver l’aspect « boîte noire » ayant orienté l’atelier de 2013, nous invitons les doctorant-e-s à détailler la construction d’une méthode, qu’elle soit innovante ou non, et à présenter les difficultés que celle-ci peut faire naître.

3)     Les relations concrètes qui se nouent entre chercheur-se-s et praticiens. Comment les doctorant-e-s restituent-ils leur travail de recherche aux acteurs opérationnels étudiés et à d’autres ? Cette perspective a-t-elle une influence sur la conduite de la recherche ? Comment se forger ou conserver une distance critique ? Quelles sont les atouts et les exigences des CIFRE, ou d’autres dispositifs de co-financement d’une thèse (bourses régionales, Ademe, etc.), à cet égard ? Comment est pensé ce dialogue dès les premiers temps d’une recherche, et en particulier d’une recherche-action ?

 

Il est entendu que la richesse de ces thèmes tient au fait qu’ils ne sont pas étanches (en particulier les deux premiers) et que leur articulation constitue le cœur même du travail de recherche. Le cas échéant, les doctorant-e-s sont invité-e-s à montrer comment la pratique du terrain, notamment l’interaction avec les acteurs étudiés, conduit à revoir les hypothèses de départ. Il est cependant demandé aux doctorant-e-s d’orienter assez clairement leur communication vers l’un ou l’autre de ces thèmes. Les étudiant-e-s en début de thèse pourront présenter la manière dont leur construction théorique oriente à première vue leur méthodologie. Ils pourront également détailler l’usage qu’ils font d’ouvrages méthodologiques.

Aux différentes prises en compte des acteurs dans la recherche répondront différents regards : celui de chercheur-se-s et celui d’acteurs opérationnels de l’urbain, invités à participer à certaines des discussions. La visite d’un lieu original et en lien avec les problématiques de l’atelier est prévue en fin de journée ; les « acteurs » de ce lieu interviendront en ouverture de l’atelier pour le présenter.

Informations pratiques

L’atelier se déroulera le 16 décembre 2014, dans le cadre de la première Biennale de sociologie urbaine qui se tiendra à Lille du 16 au 18 décembre. La première journée est consacrée à l’atelier doctoral et exclusivement réservée aux doctorant-e-s et au thème de l’acteur. Elle sera animée par des doctorant-e-s de Créteil, Le Havre, Paris et Saint-Etienne, en lien avec leurs collègues lillois-e-s. Il n’y a pas de frais d’inscription pour cette journée.

La sortie de terrain aura lieu en fin d’après-midi autour d’un apéritif ; l’ensemble des participant-e-s de la journée y sont invités.

Le reste de la Biennale (les 17 et 18 décembre) portera sur le thème « villes et comparaison », et réunira un grand nombre de chercheur-se-s en sociologie urbaine. Ces deux journées font l’objet d’un appel à communication séparé, et bien qu’elles ne soient pas spécifiquement dédiées aux  doctorant-e-s, ces dernier-e-s sont invités à y participer.  Pour plus d’information : http://www.afs-socio.fr/RT9

Afin d’éviter les doublons, les doctorant-e-s qui envoient également une proposition de communication pour ces deux dernières journées de la Biennale sont invité-e-s à l’indiquer au comité d’organisation de l’atelier doctoral.

L’ensemble de la Biennale se tiendra sur le campus de l’Université de Lille 1, à Villeneuve dʼAscq (M° Cité scientifique – Professeur Gabillard), et sera organisé avec le soutien du CLERSÉ (UMR 8019) et de lʼInstitut de sociologie et dʼanthropologie.

 

Conditions de soumission

Les propositions de communication, de 3 500 signes maximum, sont attendues pour le 15 septembre 2014. Elles devront comporter un titre, le nom de l’auteur-e, son affiliation universitaire, et ses coordonnées complètes ; Les propositions seront envoyées par courriel à l’adresse : atelierdoctorantsrt9@gmail.com.

Les doctorant-e-s dont les propositions auront été retenues devront remettre le texte de leur intervention, de 15 000 à 30 000 signes pour 15 novembre, et le PowerPoint pour le 30 novembre.

Les échanges de l’atelier du RT9 sont ouverts à tous.

 

Calendrier

Dépôt des propositions de communication

15 septembre

Sélection par le comité scientifique

1er octobre

Dépôt du texte de l’intervention

15 novembre

Dépôt du PowerPoint de l’intervention

30 novembre

Journée d’atelier

16 décembre

 

Comité scientifique

Nadia ARAB (Lab’Urba, Créteil)

Jean-Yves AUTHIER (GRS, Lyon)

Rémi BARBIER (ENGEES, Strasbourg)

Viviane CLAUDE (Lab’Urba, Créteil)

Garance CLÉMENT (Lab’Urba, Créteil)

Roxana DE FILIPPIS (UMR IDEES/CIRTAI, Le Havre)

Yankel FIJALKOW (CHR, Paris)

Abdelhafid HAMMOUCHE (Clersé, Lille)

Romain LAJARGE (PACTE-territoire, Grenoble)

Elisabeth LEHEC (Géographie-cités, Paris)

Renaud LE GOIX (Géographie-cités, Paris)

Arnaud LE MARCHAND (EDEHN, Le Havre)

Dietmar LOCH (Clersé, Lille)

Pascale PICHON (Centre Max Weber Saint Etienne/ Université Jean Monnet)

Vincent RENAULD (INSA, Lyon)

Catalina SANTANA (UMR IDEES/CIRTAI, Le Havre)

Lise SERRA (CRH Lavue, Paris / Saint-Etienne)

Jelena STAMENKOVIC (CRH Lavue, Paris / Saint-Etienne)

Licia VALLADARÈS (Clersé, Lille)

Corine VÉDRINE (Centre Max Weber, Saint-Etienne)

 

Comité d’organisation

 

Garance CLEMENT (Lab’Urba, Créteil)

Elisabeth LEHEC (Géographie-cités, Paris)

Catalina SANTANA (UMR IDEES/CIRTAI, Le Havre)

Lise SERRA (CRH Lavue, Paris/Saint-Etienne)

Jelena STAMENKOVIC (CRH Lavue, Paris/Saint-Etienne)

Avec l’aide de
 

François BRASDEFER (Clersé, Lille)

Antonio DELFINI (Clersé, Lille)

Emmanuelle DUGUET (CECILLE, Lille)

Jeoffrey MAGNIER (Clersé, Lille)

Vianney SCHLEGEL (Clersé, Lille)

Sonia VIDAL (Clersé, Lille)

 

Contact : atelierdoctorantsrt9@gmail.com