Séminaires OSC

Séminaire scientifique de l’OSC : Louis-André Vallet, Yoann Demoli

vendredi 5 avril 2013, 9h30-11H, salle Annick Percheron, 98 rue de l’Université

Yoann Demoli, doctorant à l’OSC : Les variations générationnelles des facteurs sociaux de l’équipement automobile en France (1980-2008) : une analyse hiérarchique Age-Période-Cohorte

Résumé
L’équipement automobile – et les dépenses afférentes – donnent l’opportunité de tester des thèses traditionnelles de la sociologie et notamment, celle de l’homogénéisation des styles de vie et celle de l’émergence de modèles générationnels de consommation. À l’aide de modèles hiérarchiques Âge-Période-Cohorte, nous discutons de telles tendances sur des données françaises (Budget de famille, Transports et Déplacements).
Tandis que l’automobile se diffuse au sein des pays occidentaux, des auteurs considèrent que l’automobilité constitue un trait majeur des sociétés contemporaines. Plus encore, alors que l’accès à l’automobile se diffuse parmi les groupes sociaux, à travers les cohortes et tout au long du cycle de vie, la voiture apparaît comme un bien banalisé.
Toutefois, la France se caractérise par un mouvement de motorisation assez tardif. Il reste un nombre significatif de ménages sans voiture tandis que l’équipement et les dépenses automobiles restent corrélés avec des déterminants socio-démographiques tels que l’âge, la cohorte ou la position sociale. Si les déterminants à l’échelle du ménage mettent en évidence que l’automobile reste un bien relativement distinctif, les analyses aux échelles de la période et de la cohorte montrent que la voiture est aussi un objet générationnel. L’automobile reste distinctive, mais elle l’est différemment parmi les cohortes, au sein desquelles les baby-boomers apparaissent tout particulièrement comme d’intenses utilisateurs.

Louis-André Vallet, Directeur de recherche CNRS, membre du CREST, GRECSTA, Chercheur associé à l’OSC

La démocratisation de l’enseignement, son paradoxe apparent, une explication plausible, et sa preuve empirique

Résumé
L’analyse historique d’une éventuelle démocratisation de l’enseignement, c’est-à-dire d’un affaiblissement de l’association statistique intrinsèque entre l’origine sociale des individus et le diplôme le plus élevé qu’ils obtiennent, peut conduire à un paradoxe. Sur des données françaises nombreuses – plus d’un demi-million d’individus – issues de sept enquêtes Emploi, on montre ainsi qu’entre les générations 1920-1922 et 1974-1976, le lien général entre origine sociale et diplôme s’est quelque peu desserré. Pourtant, entre les mêmes générations, si l’on raisonne sur les seuls titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent – ou même sur les seuls titulaires du baccalauréat général – on observe que le lien entre l’origine sociale et l’obtention (ou non) d’un diplôme de l’enseignement supérieur s’est régulièrement renforcé.
Après avoir mis en évidence ce paradoxe, la présentation reviendra précisément sur les énoncés de sociologues de premier plan qui, de part et d’autre de l’Atlantique, en France en 1970 et aux États-Unis en 1981, ont, en des termes très différents, tout à la fois prédit le second élément du paradoxe et en ont aussi fourni, en des termes très précautionneux, la même explication plausible.
La présentation conclura enfin que ces sociologues avaient raison et que l’on peut aujourd’hui en exhiber une preuve empirique à partir du panel d’élèves suivi par l’INED entre 1962 et 1972 et du panel d’élèves suivi par le ministère de l’Éducation nationale entre 1995 et 2006. Elle peut être trouvée dans la comparaison des performances des élèves des différentes classes sociales, au fil des transitions successives au sein du système scolaire et, pour les mêmes transitions, à quatre décennies de distance.

Voir le programme du séminaire scientifique de l’OSC

 

 

 

 

 
 
 
 

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