La politique de rénovation urbaine, mise en œuvre en France depuis la loi Borloo de 2003, a conduit à un phénomène de gentrification. L’article consiste en la mise en perspective critique de cette nouvelle politique de la ville, en prenant appui à la fois sur les évolutions sociales et spatiales d’un quartier ANRU, la Duchère à Lyon, mais plus précisément sur le ressenti des populations précaires habitant dans ce quartier. On montre comment les politiques de redynamisation des territoires en difficultés passent par l’attrait des classes moyennes et supérieures, comment cet appel renforce les inégalités et les difficultés quotidiennes des personnes en situation de précarité, et comment enfin cette politique de rénovation et de développement s’inscrit dans un schéma mondial d’élitisation des villes. Cet article présente les résultats d’une enquête de terrain réalisée dans le cadre d’un mémoire de recherche.