De la sphère de l’univers à l’orbe crucifère : un symbole du pouvoir de Constantin Ier, empereur de Rome à Richard II

30 juillet 2010 par dcolas

Sur l’arc de Constantin à Rome, l’on peut voir l’empereur Constantin Ier qui d’une main tient un bâton de commandement (ou un sceptre) alors que dans sa main droite repose une sphère (fig.1). Elle symbolise que son pouvoir est universel.

Constantin Ier sur l'Arc de Constantin à Rome (cliché par D. Colas)

Fig. 1, Constantin Ier sur l'Arc de Constantin à Rome (cliché par D. Colas)

On a là deux regalia dont le second va connaître une transformation importante du fait de la conversion de ce même Constantin au christianisme : la sphère va être surmontée d’une croix et être désignée comme orbe crucifère. On la voit dans la main d’une impératrice byzantine du VIe siècle (fig.2).

fig 2, Impératrice byzantine, 6e siècle, musée du Bargello, Florence

Cet modèle de l’orbe crucifère va se répandre : dans la main de Dieu le père, dans celle du Christ, sans que la représentation du pouvoir universel par une sphère simple soit abandonnée. Et l’orbe crucifère devient une convention symbolique : on la retrouve dans la main du roi dans le Richard II de Shakespeare mis en scène à Avignon en juillet 2010 par Jean Baptiste Sastre (costumes Domenika Kaesdorf) (fig. 3). Et l’on sait l’importance de l’apparence pour le corps du roi.

Fig; 3 Denis Podalydès dans Richard II Avignon juillet 2010 (capture lors de la diffusion en direct sur A2)

Le costume de scène de Richard II (qui ne correspond pas aux indications de Shakespeare qui parle de la « couronne » du roi quand celui-ce se dépouille, au profit de Bolingbroke, pour devenir le « unkinged Richard » IV, i) est en accord avec des peintures d’époque comme celle-ci (fig.4)

fig.IV, Richard II, détatil d'un tableau à Westminster Abbey (source inconnue)

 
 

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