24 novChristian Reus-Smit (European University Institute), « Struggles for Individual Rights: Global Change, Normative Implications », Lundi 12 Décembre (Lieu : Sciences Po, 13, rue de l’Université)

Christian Reus-Smit (EUI)

Struggles for individual rights played a key role in the globalization of the present system of sovereign states. From its original kernel in sixteenth century Europe, the system expanded through five great waves; the most significant were those associated with the Westphalian settlement, the independence of the Americas, and post-1945 decolonization. In each case , empires suffered crises of legitimacy as new ideas about rights were mobilized to challenge established regimes of entitlements. When empires proved incapable of accommodating the new rights claims, subject peoples embraced the sovereign state as the institutional alternative. This history challenges not only conventional understandings of the relation between individual rights and sovereignty, but also opens up new possibilities for the normative justification of human rights. This seminar sets out the historical and theoretical argument in greater detail, and sketches, in a very preliminary fashion, its implications for normative theory. Overall, it offers an example of how empirical and normative enquiry can be brought into productive dialogue.

Sciences Po, Salle du Conseil, 13, rue de l’Université, 17.00-19.00

Discussant: Richard Beardsworth (AUP)

24 septGeoffrey Pleyers (UCL, FNRS), « Devenir acteurs à l’âge global : Explorations, enjeux et limites du mouvement altermondialiste », Mardi 8 Novembre 2011

Geoffrey Pleyers (UCL, FNRS)

Autour du livre « Alter-Globalization. Becoming actors in the global age
», Cambridge, Polity Press, 2011.

La mondialisation a considérablement transformé la capacité d’agir des citoyens. Explorer de nouvelles manière de devenir acteurs dans et face à cette mondialisation constitue l’enjeu central du mouvement altermondialiste. Comment des citoyens peuvent-ils avoir un impact sur les décisions publiques dans un monde global ? Les réponses des altermondialistes furent multiples. « Alter-Globalization » montre qu’elles se sont principalement construites autour de deux logiques d’action. La première s’appuie sur la connaissance et l’expertise, la seconde sur la subjectivité et la créativité. Cet ouvrage propose une analyse de ce mouvement sur la base d’une recherche empirique menée depuis 1999 lors de sept Forums Sociaux Mondiaux et d’innombrables mobilisations internationales ainsi que dans des mouvements locaux à Liège, Paris, Mexico et Buenos Aires. Dix ans après le premier Forum Social Mondial à Porto Alegre, il revient sur les apports et les évolutions de l’altermondialisme. Geoffrey Pleyers dresse un bilan général de ce mouvement et des enjeux qu’il a porté à partir d’analyses d’expérimentations menées par des acteurs qui ont non seulement contesté la tournure néolibérale que prenait la mondialisation mais aussi proposé des politiques différentes et mis en place des alternatives dans la vie quotidienne comme dans la manière d’organiser leurs mouvements. Au-delà de l’altermondialisme, ce livre fournit une grille d’analyse qui permet de mieux comprendre les mouvements contestataires et les acteurs de la société civile qui émergent en ce début de 21e siècle et explore les pistes d’une citoyenneté globale.

CERI, 17.00-19.00 (salle de conférences)

Discutant: Patrick le Gales (CNRS-CEE)

13 maiBertrand Badie (Sciences Po), « La diplomatie de connivence », Mardi 14 Juin

Bertrand Badie (Sciences Po), La diplomatie de connivence

La Chute du Mur a laissé le système international sans nom : en le tenant pour « post-bipolaire », on parle de son passé , alors qu’on hésite entre l’idée d’ « unipolarité » , battue en brèche par l’impuissance américaine, et celle de « multipolarité » qui s’accorde mal à la faible attractivité des puissances moyennes…Derrières ces imprécisions, se dissimule une continuité profonde : l’entêtement oligarchique de la communauté des Etats, amorcée dès 1815 par une diplomatie de concerts qui n’a jamais disparue, même si elle a fait alterner moments de force et périodes d’infortune…On la retrouve aujourd’hui à travers le G8, puis le G20 qu’on nous présente médiatiquement comme les nouveaux directoires du monde, alors qu’ils collectionnent les blocages et renouvellent leur impuissance. Sa persistance révèle la manière dont la diplomatie de connivence est, depuis longtemps et sous des formes diverses, au centre du jeu international : limitée dans ses performances, défensive de ses privilèges, intermédiaire entre la compétition et la coopération, elle est surtout excluante dans ses pratiques. En soulevant des formes diverses de contestation, elle brouille le jeu international au lieu de l’ordonner. Phénix médiocre qui renait toujours de ses cendres, la diplomatie de connivence est examinée ici dans son histoire, ses fonctions, et ses échecs. Bonne manière d’explorer aussi la notion obscure de système international.

Discutant : Christian Lequesne (CERI)

CERI, salle de conférences, 17.00-19.00

13 marNicolas Guilhot (CNRS), « La théorie des relations internationales entre décisionnisme et choix rationnel », Mardi 19 Avril

La théorie des relations internationales entre décisionnisme et choix rationnel

Nicolas Guilhot

La théorie des relations internationales prend forme au cours des années 1950 à partir d’une approche dite « réaliste » des phénomènes politiques et se distingue au départ par son refus d’être une « science » et sa méfiance vis-à-vis de toute approche rationaliste du politique. En l’espace de quelques années, elle va toutefois prendre un chemin apparemment inverse en appliquant aux problèmes de la décision politique la théorie des jeux et l’analyse des systèmes. Comment expliquer ce retournement? Si l’histoire conventionnelle de la discipline en fait un moment de rupture marqué par un « grand débat, » une analyse plus serrée des discussions, des acteurs, et des logiques à l’oeuvre au cours de cette époque-charnière permet au contraire de souligner les continuités souterraines et de suggérer que, loin de représenter un retour au rationalisme politique, la théorie des jeux et la notion de « système » international ont permis au réalisme le plus classique et à sa métaphysique de la souveraineté de se présenter sous les couleurs du « choix rationnel ».

CERI : 17.00 – 19.00 – salle de conférences

Discutants : Bastien Irondelle

Tags:

02 marDario Battistella (Sciences Po Bordeaux – Ehess), « Un monde unidimensionnel », Mardi 5 Avril

Un monde unidimensionnel

Dario Battistella (Sciences Po Bordeaux – Ehess)

Où en est l’ordre politique international vingt ans après la fin de la guerre froide? Dans son dernier ouvrage, Dario Battistella propose la thèse d’ « Un monde undimensionnel », inspirée par un réalisme critique appliquant au monde contemporain les écrits de l’entre-deux-guerres d’Edward Carr et de Carl Schmitt mettant l’accent sur la domination en termes de puissance pour le premier et en termes de normes pour le second. L’essai part des pronostics établis il y a une vingtaine d’année pour mieux analyser le monde de l’après-guerre froide comme une unipolarité enveloppée d’hégémonie : la distribution unipolaire de la puissance sur le plan matériel du système interétatique est intériorisée comme réalité par les grandes puissances et débouche sur le triomphe du libéralisme international au niveau de la praxis prévalant au sein de la société internationale. Concrètement, au sein du système interétatique prévaut le bandwagoning plus que le balancing, alors que la société internationale pratique la surveillance des Etats faillis et la punition des Etats voyous.

Discutant : Bertrand Badie (Sciences Po)

Mardi 5 Avril – 17-00 – 19.00
Ceri, Salle Jean Monnet

Tags:

21 janJean-Michel Chaumont (Université Catholique de Louvain), « La responsabilité des experts », Vendredi 4 Février 2011

La responsabilité des experts : la convention internationale de 1949 sur la répression de la traite des êtres humains et l’exploitation de la prostitution

Jean-Michel Chaumont (UCL)

A propos de son ouvrage : Le mythe de la traite des blanches, La Découverte, 2009

Le Rapport du Comité spécial d’Experts sur la question de la traite des femmes et des enfants publié en deux parties (1927) par la Société des Nations offre l’exemple d’une mystification historique pleinement réussie. Aujourd’hui comme hier, il est donné comme un rapport scientifique sans équivalent (parce que rédigé au terme d’une enquête menée sur le terrain, grâce à des enquêteurs infiltrés notamment, dans 28 pays d’Europe et d’Amérique pendant deux ans) et dont les conséquences objectives furent majeures : il est censé d’une part avoir établi définitivement l’existence même de la traite des femmes, d’autre part le rôle causal majeur de la réglementation de la prostitution dans ce phénomène criminel et esclavagiste. A ce double titre, il fut une condition nécessaire de la Convention Onusienne de 1949 sur la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution. L’examen des archives, tant des 7 sessions du Comité d’Experts que de l’enquête proprement dite, révèle que les experts ont manipulé leurs données afin, surtout, de réaliser leurs objectifs idéologiques de lutte contre la prostitution.
A partir de ce constat, de nombreuses questions se posent relatives à l’expertise, à l’histoire de la protection internationale des droits humains et à la détermination des « formes modernes d’esclavage ».

Discutant : Emmanuel Decaux (Paris II)

CERI : 11.00 – 13.00 (salle du conseil)

17 décPierre Hazan (Sciences Po), « La paix contre la justice ? », Mardi 18 Janvier 2011

Pierre Hazan (Sciences Po)

De l’ex-Yougoslavie au Soudan, du Proche-Orient au Cambodge, la question de l’intervention de la justice internationale se pose désormais à chaque conflit, suscitant immanquablement de virulentes controverses. Deux thèses s’affrontent: les uns ne voient dans cette justice qu’une arme utilisée ou délaissée par les gouvernements selon leurs intérêts du moment; d’autres considèrent au contraire la lutte contre l’impunité comme le socle d’un Etat de droit et d’une société démocratique.
La justice est-elle un obstacle ou une condition à la paix? Est-elle indispensable pour reconstruire des sociétés et rétablir une paix durable? A travers des cas concrets (ex-Yougoslavie, Libéria, Soudan, Liban…), Pierre Hazan analyse les effets de cette nouvelle diplomatie judiciaire.

Président de séance : Pierre Hassner (CERI Sciences Po)
Discutant: Guillaume Devin (Sciences Po)
CERI 17.00 – 19.00

Tags: ,

17 décBenoît Pelopidas (MCNS), « The Nuclear Alternative and its Effects », Tuesday January 11th, 2011

The Nuclear Alternative and its Effects.
What It Takes to Read Nuclear History as an Alternative between Proliferation and Extended Deterrence

Benoît Pelopidas (James Martin Center for Nonproliferation Studies)

Within IR theory, the literature on deterrence, the one dealing with proliferation and finally the one dealing with disarmament are intuitively connected but this link is rarely stated clearly or explicitly. I posit here that “extended nuclear deterrence” is an interesting starting point to examine this nexus. Extended nuclear deterrence plays an important role in the narrative of the Cold War as nuclear peace. This paper will argue it is also a cornerstone of the narrative of nuclear history as proliferation history through what I label the “nuclear alternative” and will assess this alternative. The nuclear alternative can be stated as follows: either a protector provides a nuclear security guarantee to its ally/ies or it/they will get his/their own nuclear weapons. First, the paper will provide an assessment of extended deterrence as a non-proliferation tool based on comparative case studies, showing that it has neither been a necessary nor a sufficient condition for nonproliferation, which invalidates the notion of nuclear alternative. Second, using sociology of knowledge, it will analyze the “good reasons” (Boudon) to believe in such an alternative and debunks their implicit and faulty assumptions. The credibility problem emphasized in the literature on deterrence will therefore not appear as the only reason why the alternative is not valid. Third, the paper will expose the contemporary effects of such a view of history on the possibility of downsizing the US nuclear arsenal and on what is considered as proliferation.

CERI 5 – 7pm

Discussant: Richard Beardsworth

Tags: ,

30 novJack Snyder (Columbia University), « Religion and IR Theory », Tuesday November 2nd 2010

Jack Snyder (Columbia University)

Since September 11, 2001, religion has become a central topic in discussions about international politics. And yet the standard works of US international relations theory, which continue to shape much academic research, hardly mention religion. A handful of new works by young US international relations scholars have begun to fill this gap. The best of this new work is represented in Religion and International Relations Theory, edited by Jack Snyder, forthcoming from Columbia University Press in March 2011. Snyder’s overview of the project will focus on four approaches to integrating religion into theoretically-grounded international relations scholarship: (1) working within the traditional US paradigms of realism, liberalism, and social constructivism, (2) supplanting existing paradigms with a religion-centered theory, such as the “clash of civilizations” thesis, (3) analyzing secularisms as worldviews comparable to religions, and (4) treating religion as a variable in testable hypotheses about the causes of conflict international relations.

Discussant: Denis Lacorne (CERI)
CERI – Salle de conférences 5pm – 7pm

30 novCharlotte Epstein (Sidney University), « When the Pre-modern is Post-modern: Hobbes, Lacan and the Making of the International System », Thursday September 23rd 2010

Charlotte Epstein (Sidney University)

From Hans Morgenthau to Kenneth Waltz, via Carl Schmitt, the writings of Thomas Hobbes have played a key role in shaping Realist understandings of the international system. Less appraised are the uncanny similarities that exist between his political ontology and that of Jacques Lacan. In this paper I return to this fount of Realism to I show how these two worlds – that of the early modern thinker of the post-modern psychoanalyst – reveal ontologies of dependence and relationality. Specifically, I show that the figure of the sovereign, the linchpin of Hobbes’ political order, represents none other than Lacan’s Other. The implications are significant, as, in the light of these resemblances, the conclusions realists have drawn with regards to the possibilities of states’ acting in that system appear a misreading of Hobbes. Underpinning Hobbes’s thought is in fact a sense of the fundamental dependence between the self and the Other that rule out the type of survivalist behavior that they describe and prescribe.

Discussant: Ariel Colonomos (CNRS-CERI)
CERI, Salle du Conseil – 4ème étage – 5pm-7pm