Bertrand Badie publie « Quand l’Histoire commence »

Quand l’Histoire commence
par Bertrand Badie
CNRS éditions, janvier 2013

« Et si la fin des relations internationales classiques, celles des diplomates et des soldats d’antan, était en réalité le début d’une nouvelle histoire ?
Si commençait alors l’Histoire, celle non plus seulement des États rivaux, mais la vraie, la totale, celle de l’humanité tout entière et des sociétés compénétrées ? »
Bertrand Badie

La « fin de l’histoire » : le concept s’est aujourd’hui imposé dans les milieux intellectuels occidentaux pour définir les relations internationales. Il trouve son origine dans cette idée-force : l’interruption du processus dialectique opposant indéfiniment les États entre eux. Parce que les États ne se font plus la guerre, ou du moins plus de la même façon, et plus avec la même fréquence, nous serions arrivés à la « fin de l’histoire ». Voici ce à quoi la mondialisation nous aurait conduits : perte de souveraineté des États, triomphe de l’économique sur le politique, diminution du nombre de guerres, fermeture de l’arène mondiale où les États jouaient le rôle des gladiateurs, et donc fin de l’histoire. Rideau.

À rebours de cette interprétation dominante, Bertrand Badie montre au contraire que nous sommes entrés dans une nouvelle séquence des relations mondiales, une histoire infiniment plus dense, plus universelle, plus humaine, dominée par le tectonique des sociétés. En entrant délibérément dans l’arène, sans répondre à la convocation des États, l’acteur social « ordinaire » crée une histoire nouvelle autrement plus riche et complexe que jadis. L’Histoire est désormais soumise à l’imprévisibilité des sociétés, alors que les relations internationales, transformées en relations intersociales, sortent de leur statut technique pour se réaliser en une Histoire dont plus personne ne connaît la finalité. On ne vit donc pas la fin de l’Histoire, mais bel et bien celle d’une histoire…

Site de l’éditeur

Professeur de Relations internationales à Sciences Po, co-Directeur des études doctorales en Relations internationales, Bertrand Badie est l’auteur, entre autres, de l’ouvrage Le diplomate et l’intrus (2008), et plus récemment de Nouveaux mondes (2012).