Jeudi 22 octobre : Histoire de l’art et cinéma

Nous commençons la journée avec Estelle Zhong qui pose la question de notre Style d’attention aux vivants. Le style qu’on hérite, celui qui s’incarne dans l’histoire de l’art depuis des siècles, et notamment dans la peinture de paysage. En nous interrogeant sur le sens caché de plusieurs toiles, nous comprenons la nécessité d’enrichir aujourd’hui ce style d’attention. Afin de creuser un peu plus en profondeur, Estelle nous invite à d’abord définir ce qu’est un vivant, un sujet bien plus complexe qu’en apparence.

L’après-midi, Jean-Michel Frodon nous propose de réfléchir sur les possibilités du cinéma, en acceptant de se baser sur la compréhension intuitive que chacun en a, plutôt que sur une définition ontologique qui risquerait de se heurter aux divergences culturelles. Pour cela, il retrace une immense partie de son histoire : une histoire pour penser avec le cinéma, qui commence avec la main négative de la Grotte Chauvet, premier acte cinématographique en tant que trace humaine laissée pour une durée indéterminée.

Nous voyageons de Niepce aux frères Lumière en passant par Muybridge, Alice Guy, Flaherty, Jia Zhangke ; jusqu’à Lanzmann, Resnais, et la représentation de l’horreur à travers les films sur la Shoah. De la notion d’absence à la problématique de filmer l’infilmable, nous atterrissons de nouveau sur la question centrale de dépasser le point de vue humain pour découvrir de nouvelles formes d’enquêtes possible à l’heure des jours controversés de l’Anthropocène.